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Critiquer n'est pas critiquer

Mercredi 16 mars 2011 à 21:10

127 Heures ***


Réalisateur : Danny Boyle
Avec: James Franco, Amber Tamblyn, Kate Mara
Genre: Drame-Aventure (le début)

Résumé: L'histoire vraie d'Aron Ralston, parti seul en randonnée dans l'Utah, qui suite à une chute de pierre, finit le bras coincé sans possibilité de bouger.

"C'est du jamais vu !". Suite à toutes les publicités et critiques, j'ai presque fini par le croire. Mais non, ce film d'isolement n'est pas du jamais vu, en témoigne le récent Buried, ou le plus vieux La Mort Suspendue. Mais la différence, c'est que les précédents films m'ont convaincu, 127 heures beaucoup moins. Buried raconte l'histoire d'un homme enfermé dans une boite sous terre, et c'est 1h30 sous terre sans issue, et surtout sans ennui. 127 heures, lui, contourne la difficulté en usant de nombreux flash-backs et autres hallucinations pour divertir le spectateur. Serait-il donc plus à rapprocher de La Mort Suspendue ? Peut-être, mais celui-ci baignait dans le documentaire, avec interviews et commentaires. Donc non, 127 Heures n'est pas du jamais vu.

Du point de vue de la réalisation, il faut avouer que j'ai eu très peur. Les 15 premières minutes nous mettent en effet face à un clip ultra saccadé, qui donne un coté réaliste à ce qu'affronte le héros et son vélo, mais qui au final fait plus mal au crâne qu'autre chose. Passé l'introduction (lors de la rencontre avec les randonneuses à peu près), cela se calme heureusement. La scène la plus mémorable apparait alors, succession de gros plans sur la main caressant la roche, très organique dans un plan parfaitement romantique. Mais une fois le rocher tombé sur la main de notre randonneur viens la question : comment Danny Boyle a-t-il pu rythmer 1h10 de claustrophobie pure ?


Et bien tout d'abord grâce à un scénario inventif, le spectateur découvrant en même temps qu'Aron les carences successives (d'abord eau et nourriture, puis force et enfin perte de la raison). La-dite perte de raison s'accompagne à l'image d'hallucination, et de la séquence la plus jubilatoire du film, où Aron anime seul une émission télévisée devant sa caméra, jouant tous les rôles, à grand renfort d'applaudissements et de rires en bande son. Mais, et c'est là où le bât blesse à mon avis, ces séquences fantasmées ou hallucinées semblent plus tenir de l'échappatoire scénaristique que de péripéties dignes de ce nom. Seule la vision du canapé et de la famille à la fin du film échappe à ce constat.

Arrive enfin le final, gore à souhait et plutôt décrié, où Boyle semble renouer avec 28 Jours Plus TardJe pense pour ma part qu'il est parfaitement justifié, tout le monde connait l'histoire de ce pauvre randonneur, et sa conclusion dramatique, si bien qu'une ellipse de bienséance aurait amoindri le drame de l'accident. Les dernières images, documentaires, resituent le film dans un contexte réel, en nous mettant face au vrai Aron Ralston, et sa vie d'après l'accident.

En conclusion un film en demi teinte, pétri de bonnes intentions mais mal orchestré
si bien qu'on en ressort avec une impression de léger gâchis. En subsiste un témoignage fictionnel d'un accident réel, et quelques plans magnifiques de l'Utah et de ses rochers.

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