critiquerestpascritiquer - Critiquer n'est pas critiquerJuste un avis sur les films récemment sortis en salleCowbloghttp://critiquerestpascritiquer.cowblog.frWed, 14 Sep 2011 22:50:33 +0200180La Piel que HabitoWed, 14 Sep 2011 22:50:00 +0200Wed, 14 Sep 2011 22:50:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/la-piel-que-habito-3137434.htmlKatharsisLa Piel que Habito****

Réalisé par: Pedro Almodovar
Avec: Antonio Banderas, Elena Ayana, Marisa Paredes, Jan Cornet
Genre: Thriller, film noir

Résumé: Dans la villa du docteur Robert Ledgard (brillant chirurgien esthétique), est maintenue captive une patiente du nom de Vera. Pourquoi est-elle enfermée ? Quels liens unissent ces deux personnes ?


La Piel que Habito est le premier film d'Almodovar qu'il m'est été donné de voir, et je ne connaissais le style et les obsessions que par le bouche à oreille. Je m'attendais à un néo-noir déjanté après la vue de sa bande-annonce. Et bien j'ai été servi, et plus que de raison. Mais plus que déjanté, le film est pervers, voir carrément malsain. Cela tiens probablement du fait que l'une des références principales d'Almodovar est ici Les Yeux sans Visage de Franju, avec qui il partage la question de la peau et de l'identité . Ces deux thèmes sont ici sublimés et sont constamment mis en jeux: la peau érotique de Vera, celle nouvelle suite aux opérations, mais aussi son identité bouleversée suite à celles-ci. Cette tension entre deux thèmes, à la fois antagonistes mais familiers, se retrouve dans la mise en scène même: les décors typiquement espagnols de par leurs couleurs et raffinements font contraste avec l'histoire, sombre au possible, sinon glauque par moment. Contraste encore une fois entre la peau, érotisée par les exercices de yoga, et mise en avant par le body que porte Vera, et sont rapport névrosé à celle-ci, vu qu'elle signifie une perte d'identité. Car Vera possède maintenant le visage de l'ex-femme de Robert, morte brûlée vive dans un accident de voiture. Cette absence de repère dont souffre Vera se traduit dans ses oeuvres d'art, statues enroulées dans des gazes chirurgicales., à l'image du masque qu'elle portait lors de la cicatrisation de son nouveau visage. Mais ce n'est pas le gore que pourrait amener un tel sujet qui intéresse Almodovar, mais bien la portée psychologique qu'une telle histoire peut déclencher, et l'évolution mentale de ses personnages torturés.
En définitive, ce film est très intéressant à regarder, mais peut-en être désagréable de par sa perversion ambiante, et la manipulation qu'il opère sur le spectateur de par un montage audacieux. 

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MelancholiaSun, 31 Jul 2011 16:56:00 +0200Sun, 31 Jul 2011 16:56:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/melancholia-3126971.htmlKatharsis Melancholia ***** Coup de Coeur

Réalisé par: Lars Von Trier
Avec: Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, John Hurt
Genre: Drame Psychologique

Résumé: C'est le jour du mariage de Justine, mariage organisé par sa soeur au sein de son château. Mais Justine semble cacher quelque chose: elle est en proie à la mélancolie, et depuis longtemps si l'on en croît sa soeur Claire. En même temps, une planète approche de la Terre, et menace de la détruire: Melancholia.

Après une trilogie non achevée (Dogville et Manderlay) s'intéressant à une mise en scène théâtralisée à l'extrême et épurée, Lars Von Trier semble avoir adopté un nouveau style avec Antichrist, film d'horreur psychologique ultra violent, mais aussi sublime dans sa mise en scène, notamment par l'utilisation en ouverture par des ralentis extrêmes en noir et blanc. Si Melancholia ne ressemble pas du tout à ce qu'à pu produire Lars Von Trier ces dernières années, son introduction est la même que celle d'Antichrist, et est la partie la plus extraordinaire du film. Les images laissent présager la suite du film, mais dans une version plus grandiose et spectaculaire. Ces vues d'esprits marquent longtemps encore après la projection, et sont parmi les plus belles images qu'il m'ait été donné de voir au cinéma (avec les films de Tarkovsky, auteur auquel Lars Von Trier à dédié son film Antichrist).

Le film est ensuite séparé en deux parties, l'une consacrée à la mariée mélancolique Justine, et l'autre à sa soeur Claire, qui s'occupe d'elle pendant la phase la plus dure de sa maladie. La première filmée d'une façon très proche du Dogme95, caméra épaule dans un style documentaire, la seconde plus posée et plus distante des personnages. Ce drame familial est suivi de près par un autre d'une toute autre nature: une planète menaçant de détruire toute vie sur Terre. Et c'est là tout le talent de ce réalisateur: partir d'une histoire vue et revue par le cinéma catastrophe, à savoir une apocalypse venue de l'espace auquel la Terre est vouée, et en faire un film psychologique et anti-spectaculaire. C'est bien le drame intérieur à cette histoire, et surtout la mélancolie qui intéresse Lars Von Trier. L'absence d'action se traduit visuellement par un film profondément romantique, mais aussi désespéré. Point de rédemption ou de solution ici: si la planète vient à toucher la Terre, il n'y aura aucun Bruce Willis ou autre américain quelconque pour la sauver. Et à partir de ce point, que faire, que penser. Tout les cas de figures se présentent: du mari de Claire sur de ses théories prédisant le passage proche mais pas de contact, à Claire qui sombre de plus en plus dans l'hystérie, tandis que sa soeur, qui n'a rien à perdre, reste flegmatique vis à vis de la fin du monde.

Nous vivons une année particulièrement incroyable en cinéma, en témoignent les récents Black Swan, Tree of Life et ce Melancholia. La cuvée 2011 du festival de Cannes est à savourer, il risque de ne plus y en avoir de cette qualité avant de longues années (j'espère me tromper). Il serait de plus dommage de passer à côté de Melancholia à cause du scandale qu'a provoqué son réalisateur sur la croisette. Il s'agit de son film le plus mur et le plus abouti, autant visuellement que du point de vue du scénario.  L'enfant terrible du cinéma danois serait-il calmé définitivement ? Rien n'est moins sur, comme tend à le montrer son futur projet de film pornographique. En définitive, un film essentiel, en opposition complète avec le film catastrophe américan, qui nous donne à voir le sublime comme rarement au cinéma.

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J'ai rencontré le diableWed, 20 Jul 2011 19:41:00 +0200Wed, 20 Jul 2011 19:41:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/j-ai-rencontre-le-diable-3124453.htmlKatharsisJ'ai rencontré le diable **
(Akma-reul boat-da)

Réalisé par: Kim Jee-woon
Avec: Lee Bung-Hun, Choi Min-sik, Oh San-ha, Chun Kook-haun
Genre: Thriller

Résumé: Suite à l'assassinat violent de sa femme par un tueur en série, un agent secret décide de le traquer, et de lui faire payer au centuple ce que sa femme à vécue.

Le cinéma asiatique coréen resplendit à l'étranger grâce à son duo de réalisateurs Park Chan-woo et Kim Jee-Won. Le premier aborde de même des sujets assez proche du film chroniqué ici avec trilogie de la vengeance. Il partage d'ailleurs le même acteur (Choi Min-sik), même si celui passe d'un réalisateur à l'autre de la place de traqueur à celui de proie. Je ne connais sinon qu'un seul film de Kim-Jee Won, A Bittersweet Life, que j'avais à l'époque trouvé grandiose. J'ai par contre été très déçu par J'ai rencontré le diable. Je m'attendais justement à un film retour face à la vague américaine de torture-porn, médiocre et inutile à mon goût. Le réalisateur du Bon, la brute et le cinglé aurait put fournir au genre un film barré et fou, il n'en est rien. La situation est vue et revue dans le genre, Mad-Max et Death Sentence en tête, en beaucoup plus réussis: la vengeance mène à devenir un monstre soit même. Alors certes oui les acteurs sont excellents, il y a quelques scènes très impressionnantes (la tête coupée retrouvée, flottant dans l'eau, le psychopathe près à dépecer une femme sur fond de musique classique), mais cette impression de déjà-vu reste présente, et le film n'est à aucun moment jouissif comme on pouvait l'attendre, et n'en arrive donc qu'à égaler les films qu'il cherchait à priori à contrer.
Dommage...


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Chico et RitaFri, 15 Jul 2011 09:40:00 +0200Fri, 15 Jul 2011 09:40:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/chico-et-rita-3123113.htmlKatharsis Chico et Rita ****
Réalisé par: Fernando Trueba et Javier Mariscal
Avec les voix de: Bebo Valdés, Idania Valdés ...

Genre: Animation, Drame sous fond de jazz

Résumé: La vie de Chico, excellent pianiste de jazz à Cuba, bascule le jour où il rencontre Rita, une chanteuse de talent. Leur relation est très instable, et s'étale sur des décennies à travers Cuba et les Etats-Unis.

Très bonne surprise que ce Chico et Rita, qui est extrêmement agréable à regarder, du fait de son rythme tout droit sorti d'un standard de latin-jazz endiablé. Car le jazz semble bien être ici la troisième personne du couple, un amant qu'ils partageraient à longueur de temps. Ce terme n'est pas si loin de la réalité, car le film est d'une sensualité rarement vue dans l'animation, à l'image de cette scène de nu au début du film, lendemain d'une nuit d'amour sur un piano à composer la chanson qui deviendra mondialement connue. Mais ce début torride n'est que le commencement d'une relation tumultueuse, qui mènera nos protagonistes à travers le Cuba et les Etats-Unis des années 50. Et l'on dirait que c'est bien cela que recherchaient les réalisateurs.

En effet, le film fait la part belle aux caméos, avec notamment Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Chano Pozo et Thelenious Monk à l'écran pour les plus connus. Et c'est un vrai plaisir que de reconnaître le style de ces génies du jazz au travers d'un film d'animation, cependant extrêmement proche du documentaire, tant le sujet est ici travaillé et l'histoire historiquement valable. Le reste du film, comme la relation du couple éponyme, varie entre la sensualité des tropiques cubaines, la froideur d'un New-York enneigé, où le be-bop apparaît comme révolution musicale, et les tragédies, comme souvent pour les jazz-men. Le dessin s'adapte parfaitement au récit, chaud et joyeux pour les scènes cubaines, plus froid et mélancolique pour New-York. Le seul reproche que j'aurais à faire à l'animation est peut-être un manque d'expressivité du visage des personnages, en particulier dans les scènes tragiques.

En définitive, un peu à l'image de L'illusioniste de Sylvain Chomet, un film qui navigue entre fascination et nostalgie, le tout bercé par le jazz, tellement présent qu'il en devient un sujet du film. Une bien belle histoire d'amour, et une bien belle Histoire, avec un grand H. Pour tous les amateurs d'animation, et de jazz, et les autres aussi qu'en-à-faire. 

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Une séparationTue, 12 Jul 2011 09:32:00 +0200Tue, 12 Jul 2011 09:32:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/une-separation-3122376.htmlKatharsis Une séparation *****
(Jodaeiye Nader az Simin)

Réalisé par : Ashar Farhadi
Avec: Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, Sareh Bayat, Sarina Farhadi
Genre: Drame

Résumé: Nader et sa femme Simin décident de divorcer, car Simin veut quitter l'Iran avec sa fille. Or, le père de Nader est atteint d'alzheimer, et demande des soins constants. Maintenant que Simin a quitté le logement familial, Nader engage une bonne pour s'occuper de son père. Tout tourne mal. 

Le cinéma iranien est assez étrange: les meilleurs films et réalisateurs y apparaissent (comme Kiarostami par exemple), le tout dans un climat de tension hallucinant, le cinéma étant bridé de manière extrême. Cette tension propre au pays et à ses dogmes ressort en tout instant dans Une Séparation. Si le spectateur s'attend à voir un simple drame, il n'en est rien, le film prenant littéralement aux tripes, dans un rythme ultra-rapide plus propre au thriller. Les actions se succèdent, comme une locomotive que rien ne peut arrêter, si bien que le film en devient suffocant, et âpre à regarder. Ce climat est renforcé par l'absence totale de musique.

Le film partage avec le thriller une intrigue juridico-policière, et ce dès le premier plan en mettant le spectateur à la place du juge. C'est bien à nous qu'il incombe de déterminer qui dit la vérité, qui ment. Cette quête tourne entièrement autour d'un plan absent au centre du film, autour duquel toutes les scènes orbitent, son absence empêchant la compréhension des faits. Il ne nous reste plus qu'à observer les différents personnages, ayant tous des parts d'ombres et de lumières, ne cherchant finalement qu'à se sortir d'une affaire sordide. Cela ne serait possible sans les acteurs, absolument extraordinaires, méritants amplement l'ours de Berlin collectif attribué, et autant l'ours d'or. 

Le film est de même reflet de son pays, et l'on voit bien vite que les différentes motivations des personnages sont régies par les conventions sociales et surtout religieuses, comme cette scène où Razieh (la femme de ménage employée et centre de l'affaire policière), laisse le père de Nader trempé d'urine, et finit par appeler un Imam pour savoir s'il est péché de le laver, où si elle peut lui venir en aide. Ce rapport à la religion la bloque dans beaucoup de scènes du film, et crée des situations intenables (d'autant plus qu'elle travaille, sans l'accord de son mari, dans la maison d'un célibataire). 

En conclusion, ce film est une petite perle du cinéma iranien et réussit à travers une histoire morbide mais banale, à fasciner le spectateur tout en le suffocant, suffocation que ressentent probablement les réalisateurs iraniens, dont l'arrestation de Panahi représente bien l'ambiance actuelle. 

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PaterThu, 07 Jul 2011 09:42:00 +0200Thu, 07 Jul 2011 09:42:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/pater-3121141.htmlKatharsisPater ****

Réalisé par : Alain Cavalier
Avec: Alain Cavalier, Vincent Lindon
Genre: Méta-film politique

Résumé: Tournage d'un film politique, entre documentaire, making-of et film avec Vincent Lindon et Alain Cavalier.

Vous connaissez à présent mes goûts pour le méta-cinéma, les films réflexifs sur le cinéma. Pater fait définitivement partie de ce registre. Alain Cavalier invite donc Vincent Lindon à participer activement (y compris derrière la caméra), au tournage d'un film où ils seraient présidents et ministres. On ne sait donc jamais réellement si ce que l'on voit est film, réalité, improvisation ou pas. Le dispositif est des plus simples, avec une caméra en plan fixe, et des plans de coupe du chat de Cavalier, avec la voix du réalisateur, grave et douce. La première chose qui m'a frappé est la légèreté du film. Pourtant, la politique est tout sauf un sujet léger, d'autant plus actuellement. Et pourtant, le film est drôle, et même si il aborde des problèmes bien réels, il reste du côté du jeu constant. C'est bien ce qui ma plu chez ces deux personnalités du cinéma français, amenées à jouer le jeu, réminiscence du "on fait comme-ci" enfantin. La place laissée à l'improvisation, même si elle est indéterminable réellement, est clairement visible, notamment lors d'une rencontre en forêt "entre ministres", où Cavalier ouvre la scène en disant: "A partir de maintenant, c'est la fiction. Dites ce que vous voulez, ce qui vous passe par la tête". 

On ne sait jamais comment prendre le film, et peu peuvent se dire à la fois film et making-of comme celui-ci. La frontière entre la fiction et le réel (mais l'est-il bien ?) est de plus en plus mince, si bien qu'on ne sait rapidement plus du tout dans quelle partie nous sommes. Il ne reste plus qu'à se laisser porter par le jeu de ces deux acolytes. Mais ce jeu en est-il bien un ? Le statut du réalisateur sur le tournage est-il si éloigné de celui du président ? Et qu'en est-il de cette scène où Vincent Lindon dit qu'il pourrait être premier ministre ? A côté de scènes légères comme l'ouverture du film, ou la découverte de la garde robe de Vincent Lindon, ce genre de questions paraissent bien étranges, mais sont pourtant présentes. 

Pater est donc une réussite, mais il faut garder en tête en allant le voir que ce film est incasable, un vrai OVNI dans le cinéma français, comme pouvait l'être Road To Nowhere, mais en intégrant encore plus la réalité, jusqu'à imbriquer le film et sa création dans un seul nouveau format, jusqu'à présent rarement vu.


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Balada Triste De La TrompetaSun, 03 Jul 2011 21:59:00 +0200Sun, 03 Jul 2011 21:59:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/balada-triste-de-la-trompeta-3120146.htmlKatharsisBalada Triste de la Trompeta *

Réalisé par Alex de la Iglesia
Avec: Carlos Areces, Antonio de la Torre, Carolina Bang
Genre: Comédie Dramatique / Action / Horreur

Résumé: Duel de clowns pour le coeur d'une acrobate sur fond d'histoire politique espagnole.

Après les éloges que j'ai entendues avant d'aller voir ce film, je m'attendais à un nouveau Tarantino, mais baigné dans l'histoire espagnole cette fois-ci. Il n'en est rien. Le début du film n'est pas si mal, même si vu, revu et rerevu (jusqu'au générique façon film d'action sur fond de photos d'époques et de montage lavage de cerveau). Puis vient l'histoire, celle d'un clown triste engagé dans une troupe de cirque, qui tombe amoureux de l'acrobate, femme battue par son mari, clown lui aussi. Histoire classique, même si pour le coup, elle aime ça. La première partie est donc assez efficace, même si on constate vite le cheval de bataille du film: passer constamment de l'humour noir au pathos. De plus, une réalisation trop stylisée empêche de s'intéresser réellement au film (je pense notamment à l'usage abusif de contre-jours violents). Arrive la deuxième partie, et là, c'est le drame. On passe dans le film d'horreur, ou du moins une sorte de film d'action réutilisant les outils du film d'horreur (le gore, les freaks que sont devenus les clowns). Bref, ces ruptures de ton qui semblent être le but du film font que l'on ne sait pas sur quel pied danser (à l'image du jeu d'acteur de Carolina Bang, oscillant constamment entre la femme tiraillée et la salope finie), alors qu'un film totalement dramatique, ou bien totalement trash aurait pu être beaucoup plus intéressant. Inclure du pathos après des scènes de gore qui se veulent jouissives ne le rend pas plus fort, il n'est que ridicule. Et je ne parlerais pas de cette scène de retour à l'état animal. Enfin, la fin du film vire quant à elle dans les grands poncifs du genre (j'ai pensé au final de Goldeneye), avec l'affrontement final sur un monument (mal modélisé soit dit en passant), qui au lieu d'être le point d'orgue de l'histoire n'est qu'une ultime resucée d'un style d'un autre, et ce avec des effets spéciaux ratés. En définitive, j'ai été très déçu par ce film, qui à force de vouloir manger à tous les rateliers n'en est ni jouissif, ni tragique, mais en demi teinte constante. Je comprends d'autant moins Tarantino qui a soutenu ce film alors qu'il est clairement une pâle contrefaçon des films du duo Rodriguez / Tarantino, mais sans le talent de ces deux réalisateurs.

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Le chat du RabbinSun, 12 Jun 2011 13:45:00 +0200Sun, 12 Jun 2011 13:45:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/le-chat-du-rabbin-3115017.htmlKatharsis Le Chat du Rabbin ****

Réalisé par : Joann Sfar, Antoine Delesvaux
Avec les voix de: François Morel, Maurice Bénichou, Hafsia Herzi, François Damiens, Mathieu Almaric
Genre: Animation 

Résumé: Dans l'Algérie du début du siècle dernier, un chat, suite à l'ingestion d'un perroquet, se voit doué de parole. Mais il se trouve que le chat aimerait accomplir sa bar mitsva. L'arrivée d'un juif en exil de Russie les amènera dans un périple à travers l'Afrique, à la recherche d'une légendaire ville, berceau du judaïsme.

Adapté de la bande dessinée éponyme par son dessinateur, Le Chat du Rabbin nous amène sur le chemin d'une réflexion sur la religion et l'éternelle querelle juifs/musulmans à travers l'Afrique du début 20ème. Il n'y a aucun cliché dans ce dessin-animé, et c'est bien sa force, car le sujet est plus qu'épineux, surtout aujourd'hui. Réussir à interroger de réelles questions, contemporaines qui plus est, tout en distrayant petits et grands, c'est bien ce que le cinéma d'animation ne fait plus assez souvent aujourd'hui. Et c'est bien pourquoi la vision du Chat du Rabbin est un tel plaisir. Sur le plan graphique, le dessin est très simple, mais parfaitement efficace et collant parfaitement  à l'ambiance orientale, magnifiée qui plus est par la bande son. L'apport de la 3D, même si il n'est pas essentiel, ajoute un côté "livre d'images" au film assez intéressant (et 2€ au prix du billet). Il est à noter que je suis moins gêné par la 3D sur de l'animation comme ce film que par du film Live. Enfin, il est à noter une scène hilarante, ou le raciste Tintin au Congo se fait remettre à sa place.

En définitive, un excellent film d'animation, qui pointe du doigt les dérives des religions, tout en restant porteur d'espoir. 

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En attendantSun, 05 Jun 2011 14:27:00 +0200Sun, 05 Jun 2011 14:27:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/en-attendant-3113308.htmlKatharsis Les commentaires et avis sont évidemment bienvenus, bon visionnage !

http://www.youtube.com/watch?v=CKnukTHiK6M

(Désolé pour le lien, l'intégration youtube ne fonctionne plus -__-)


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The Tree of LifeSun, 29 May 2011 10:41:00 +0200Sun, 29 May 2011 10:41:00 +0200http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/the-tree-of-life-3111592.htmlKatharsis The Tree of Life ***** Coup de Coeur
 
Réalisateur: Terrence Malick
Avec: Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain, Hunter Mc Cracken
Genre: Film initiatique halluciné

Résumé: L'enfance de Jack, tiraillé entre un père autoritaire et une mère dévote. 

Terrence Malick fait partie de ces grands réalisateurs à n'avoir réalisé que peu de films dans leur carrière, mais tous excellents, groupe select dont font partie Tarkovski et Kubrick ( et Charles Laughton dans une autre mesure). L'attente qui précédait The Tree of Life était donc immense, et le résultat est sans commune mesure. A peine sorti de salle, une idée fixe était là: ce film gagnera la palme d'or de Cannes. Le succès public n'est pourtant pas garanti, tant le film est hermétique et impalpable. Film sur le tout et le rien à la fois, sur l'origine de l'univers comme celui d'un enfant, il est une expérience sensorielle plus qu'un film narratif. Il a de même divisé le public et la critique, de par son mysticisme catholique très poussé et sa séquence sur la création de l'univers. En effet, la dichotomie est faite dès le début: les hommes choisissent deux voies distinctes: celle de la nature ou celle de la grâce. Et cette distinction hantera le long du film, à travers le père de Jack (Brad Pitt), autoritaire et violent, et sa mère (Jessica Chastain), constamment tournée vers la religion. Le film suivra alors l'initiation à la vie de cet enfant, et la voix qu'il choisira selon ses choix, et les conséquences. Tour à tour merveilleux, agréable ou très sombre, The Tree of Life représente parfaitement cette période de la vie, qui détermine grandement l'adulte à venir.

Côté réalisation, on est assez loin du Malick des Moissons du Ciel, même si les obsessions du réalisateur sont toujours présentes par le rapport romantique à la nature et à l'animal. La caméra est en effet constamment à l'épaule, et bénéficie d'une liberté que je n'avais pas vue au cinéma depuis Enter the Void dans un tout autre genre. La caméra plane, tournoie, suit les protagonistes pour donner un côté onirique au film, aspect renforcé par un montage basé sur les ellipses temporelles fréquentes, le jump-cut, et bien sur la fin du film totalement hallucinée. L'impression de regarder un rêve, ou plus justement des souvenirs, est extrêmement présente, je crois qu'aucun film ne s'est aussi bien approché des souvenirs d'enfance, parfois flous, parfois d'une précision incroyable, et tout ce que ceux-ci amènent de joie, mais aussi d'obscurité. 

En définitive, une palme totalement méritée pour un des plus beaux films de l'année. 2011 est riche en surprises, et nous avons déjà eu une moitié d'année extraordinaire au cinéma. Reste à voir si le reste de l'année continuera sur cette lancée...

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