Pina ***** Coup de coeur

Réalisateur: Wim Wenders
Avec: Pina Bausch et ses différentes troupes
Genre: Documentaire, film de danse 

Impressionnante saison cinématographique que celle-ci: deux coups de coeur en mars, déjà un en avril, que demande le peuple ? Concernant plus directement Pina, il faut dire que j'attendais le film avec impatience pour de nombreuses raisons: tout d'abord parce que suite aux Rêves dansés, somptueux documentaire sur Pina Bausch, j'attendais une nouvelle incursion dans l'univers si particulier de la chorégraphe, ensuite parce que cette nouvelle incursion est réalisée en 3D, et que, jusqu'alors réticent aux enfantillages de bonhommes bleus en 3D et autres robots géants, un documentaire sur la danse en relief m'intéressait, documentaire de surcroît réalisé par Wim Wenders, auteur génial des Ailes du désir et de Paris-Texas. Enfin, il faut bien reconnaître que l'affiche du film dégage quelque chose d'unique et attire vraiment. C'en était trop pour mon système nerveux, il me fallait aller en salle et payer l'impôt sur la 3D et voir ce qu'un vrai réalisateur pouvait nous donner avec de la 3D (en attendant un autre documentaire allemand, de Werner Herzog cette fois). 

J'assiste donc à l'avant première du film dans un cinéma gigantesque que j'évite comme la peste d'ordinaire, et assiste à un discours puis à une performance assez intéressante, inspirée bien sûr de la chorégraphe. Mais le plat de résistance arrive: le film. La première chose qui frappe est bien évidemment l'effet 3D. Légèrement troublant dans les premières minutes, on fini par s'y habituer, d'autant plus qu'il est très bien utilisé par Wenders, qui ne va jamais vers l'effet facile. Le film en HD et 3D ne lui permet par contre aucun mouvement de caméra très rapide, ce qui correspond de toute façon très bien à une façon de filmer la danse. Parlons en un peu, elle est toujours aussi magnifique. Le film se compose de quatre des chorégraphies les plus connues de Pina Bausch (Le Sacre du Printemps, Café Müller, Kontakthof et Vollmond), entrecoupées par des interviews et des reprises de chorégraphies, mais hors scène, dans Wuppertal même. Ces scènes ont un potentiel onirique assez impressionnant, mention spéciale à la chorégraphie de l'hippopotame dans le cours d'eau, d'une beauté graphique inoubliable, et une séquence finale qui n'est pas sans rappeler la danse macabre clôturant Le Septième Sceau d'Ingmar Bergman, dans un autre registre toutefois.. Le film bénéficie donc en plus d'un coté poétique, parfaitement en adéquation avec le sujet traité.

En conclusion, je dirais qu'il s'agit d'un bien bel hommage fait à Pina Bausch, qui, comme pour beaucoup, m'a fait prendre conscience de la force de la danse à travers son unique Tanztheater. Je ne trouve rien de plus à dire sur le sujet qu'un "Allez le voir", car ce genre de films se vit plus qu'il ne se commente. Les vacances approchant, il ne serait pas impossible de voir apparaître un dossier comparatif entre Pina et Les Rêves dansés, de voir le traitement de chaque réalisateur (dossier surement suivi ou précédé par un dossier Fighter / Boxing Gym, étant donné que je vais enfin pouvoir voir demain le dernier Wiseman). Un film essentiel, et je conclurais en citant Pina: "Tantz, tanzt sonst sind wir verloren !"

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