critiquerestpascritiquer

Critiquer n'est pas critiquer

Jeudi 1er avril 2010 à 13:27

The Ghost Writer ****


Réalisateur: Roman Polanski

Acteurs: Ewan Mc Gregor, Pierce Brosnan, Kim Catrall

Genre: Thriller


Résumé: Adam Lang, ancien premier ministre contacte un nègre pour écrire ses mémoires. Or, son précédent nègre vient d'être retrouvé mort sur la plage...


Je n'aborderai pas dans cet article la question de la vie personnelle de Polanski, qui comme son nom l'indique est personnelle et hors de propos dans une critique de film. On se trouve donc face à un thriller politique, assez loin de productions classiques du cinéma américain (cette phrase est entrain de devenir un de mes leitmotivs, je sais; je sélectionne les films que je vais voir dans cette optique). En effet, beaucoup de personnes lui reproche sa lenteur. Cet élément ne m'a pas marqué personnellement, l'intrigue étant assez bien ficelée pour tenir le spectateur en haleine le long du métrage (cela peut être aussi du au fait que je vais voir beaucoup de films « lents » (Le Ruban Blanc – Le Guerrier Silencieux) en ce moment). De nombreux retournements de situation sont là pour rythmer l'intrigue, tortueuse à souhait, aux allures impénétrables.

J'ai beaucoup apprécié le jeu d'acteur, notamment Ewan Mc Gregor, que je trouve de plus en plus sympathique en tant qu'acteur (impression renforcée par la vision des « Chèvres du Pentagone », que je critiquerais dans le futur). On sent réellement sa perte face à une histoire politique qui le dépasse complètement, ce qui est d'ailleurs la position du spectateur aussi. Le scénario met en effet un certain temps à se dévoiler, et chaque découverte fait que le mystère s'épaissit de plus en plus. Quant à Pierce Brosnan, on le découvre à l'opposé de ses rôles de James Bond, il est dans ce film tantôt comique (doutant complètement du rôle du nègre et de ses idées), tantôt terrifiant...


En bref, un film politique dans une époque qui l'est de même, un film lent et complexe dans une époque où le navet rapide et nerveux est de mise. Ce film est à contre-courant du cinéma actuel, et c'est bien cela que j'aime !

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Dimanche 7 mars 2010 à 18:46

Shutter Island ****



Réalisateur: Martin Scorsese

Acteurs: Leonardo Di Caprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley...

Genre: Policier/Fantastique/Thriller


Résumé: Teddy Daniels, un marshall accompagné de son coéquipier Chuck, se rend sur l'île de Shutter, hopîtal psychiatrique pour patients jugés dangereux pour enquêter sur la disparition d'une patiente. Mais est-ce bien là le seul mobile de sa présence ?


Leonardo Di Caprio semble devenir le nouvel acteur fétiche de Martin Scorsese, au même titre que Robert de Niro ou Joe Pesci. Shutter Island est donc le 4ème film issu de cette collaboration, après Gangs of New-York, Aviator et les Infiltrés. Shutter Island est un Thriller, genre qu'il n'a plus approché depuis Les Nerfs A Vifs, qui date quand même de 1991. Et il ne semble pas avoir perdu la main, tant l'atmosphère est étouffante autant dans l'exploration du pénitencier/hôpital que dans les rêves de Teddy. Car le film est doublé de scènes d'un onirisme remarquable, reflétant à merveille les angoisses du héros et les problèmes qui se posent à lui. Il est à noter que seules ces scènes bénéficient d'une photographie lumineuse et colorée, le reste du film étant plongé dans une impressionnante tempête tropicale.

 

L'histoire est très prenante et on constate vite qu'il ne s'agira pas de ce que l'on croyait au premier abord. Car le spectre des camps de Dachau et du traumatisme qu'ils ont provoqué sur Teddy remonte à la surface pour donner une toute autre tournure à l'histoire, bien plus terrifiante. Avec cette nouvelle donnée, on constate trois univers visuels reconnaissables : le présent (l'île, la tempête, les branches d'arbres qui volent à travers l'écran), le passé (avec la musique de Mahler, les camps de Dachau, la brume et la teinte grise/blanche de l'image) et enfin le rêve (couleurs chaudes, idée de nostalgie). Des trouvailles visuelles assez impressionnantes sont visibles, notamment lors des rêves (la femme de Teddy entrain de se consumer sous ses yeux.)

 

Scorsese propose à Di Caprio un rôle dans la continuité de ses précédents films, traitant notamment de la folie (Aviator), ou du jeu de rôle dangereux (Les Infiltrés). Je ne m'attarderais pas sur ce sujet mais vous renvoie à l'analyse qu'en a faite Franck Kausch dans « Positif », numéro de mars 2010. Ce qui m'amène au dernier point: la musique. J'appréciais Scorsese pour son soucis de reconstitution de l'époque de l'histoire, et ce à travers les costumes, mais surtout la musique. Or, celle de Shutter Island se veut réellement angoissante, à l'image du thème où l'on semble entendre un fond de cornes de brumes, qui dès le générique de début donne au film le ton suffocant qui le suivra jusqu'à la fin (et même plus, le film portant à réflexion).

En conclusion, je dirais que j'ai beaucoup apprécié ce film, un thriller psychologique intelligent et subtilement construit à l'époque de bulldozers tels que Saw. Il marque la poursuite de la période Di Caprio dans la cinématographie de Scorsese, et j'oserai dire rompt avec la période De Niro / Pesci (Raging Bull, Les Affranchis et l'extraordinaire Casino).


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