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Critiquer n'est pas critiquer

Mardi 1er mars 2011 à 10:08

 True Grit *****


Réalisateurs : Joel et Ethan Coen
Avec : Jeff Bridges, Matt Damon, Hailee Steinfeld
Genre : Western

Résumé : Mattie Ross, garçon manqué de 14 ans, décide suite à l'assassinat de son père d'engager un marshall pour traquer l'assassin. Le marshall, borgne, a de plus un penchant pour l'alcool plus que prononcé. Ils sont rejoints dans leur traque par Laboeuf, un Texas Ranger le recherchant depuis l'autre bout des Etats-Unis. 

Un western filmé en 2011 par les frères Coen ? Je demande à voir. Et j'ai vu. On se trouve donc face à un "néo-western" hivernal, tantôt comique, tantôt brutal. Tout comme les frères réalisateurs ont remis au gout du jour et revu à leur façon le film noir (Sang pour Sang), ils s'attribuent le mythe du western. Remake d'un film de la fin des années 60, ce road movie à cheval oscille entre différents bords. Il n'est plus exclusivement comique comme pouvait l'être un O'Brother, ou carrément noir comme No Country for Old Men. Les phases plutôt détendues, détentrices de l'humour si particulier des deux frères, laissent parfois la place à des poussées de violence brutales, ce qui donne un rythme et une ambiance toute particulière au film. Cette alternance de ton crée une vraie adéquation avec la définition du western donnée par Raphaëlle Moine: un conflit entre le civilization et le wilderness (sauvage). En témoigne le procès du début, réfléchis et assisté de toute la ville, et le reste du film, littéralement sauvage, de par les paysages traversés et le comportement des personnages.

La photographie du film est absolument sublime, et reflète parfaitement bien l'étendue des endroits traversés. Le choix de la saison hivernale donne de plus un aspect au film dont sont dépourvus de nombreux westerns : un côté glacial, qu'on pouvait peut-être trouver dans Impitoyable, de Clint Eastwood, mais plus à travers la psychologie des personnages. En ce qui concerne les personnages de True Grit, ils sont tous grandioses. La grande découverte du film est bien évidemment Hailee Steinfeld, interprète de Mattie Ross, qui donne vraiment vie au personnage: celui d'une petite fille qui prend pourtant les rênes de sa vie et devient littéralement impitoyable quant au sort qu'elle réserve au tueur de son père et la détermination qu'elle met à mettre en application celui-ci. Mis à part ce personnage haut en couleur, qui détient de même un grand nombre des répliques savoureuses et tranchantes du film, il est à noter l'exceptionnel jeu de Jeff Bridges, dans le rôle du Marshall bougon et ivrogne. C'est bien simple, je pense que c'est le meilleur personnage de cinéma depuis le Hans Landa d'Inglorious Basterds.

En définitive, un très grand film, tour à tour amusant et brutal, doté d'une beauté graphique remarquable, et de personnages comme on en avait plus vu depuis longtemps au cinéma. 


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Samedi 10 avril 2010 à 16:20

Invictus ****


Réalisateur: Clint Eastwood

Acteurs: Morgan Freeman, Matt Damon...

Genre: Historique, Biopic, Sport


Histoire: En 1994, Nelson Mandela est élu président de l'Afrique du Sud. Pour en finir enfin avec le racisme et l'Apartheid, il décide d'unifier le pays autour du rugby, et plus précisément autour de l'équipe nationale, détestée de tous.

Clint Eastwood est un personnage très impressionnant. Un premier contact avec le cinéma en tant qu'acteur dans les westerns de Sergio Leone, il devient un réalisateur ayant écris les films humanistes les plus émouvants de ces dernières années (Space Cowboys, Million Dollar Baby et Gran Torino). J'attendais donc son dernier film Invictus avec impatience, étant notamment impressionné par le traitement fait du thème du racisme dans Gran Torino. Ce thème est ici développé, histoire de l'Apartheid oblige. On sent Morgan Freeman dans son personnage, ce sujet semblant le tenir à cœur. Son jeu est tout en finesse, et correspond parfaitement au tempérament calme et posé du personnage qu'il incarne. Matt Damon, lui, commence avec des doutes quand à ce nouveau président, doutes renforcés par une famille ouvertement raciste. Or, ces doutes se dissipent bien vite, et il se prend vite au jeu, jusqu'à partager complètement ses visées sportives.

Comment faire un film dont tout le monde connait déjà la fin ? Eastwood à réussi ce pari d'une magnifique manière, en réussissant à créer du suspens d'une situation historique. Mais l'important n'est évidemment pas cette fin, mais bien l'émotion véhiculée par ce film, et sa portée idéologique. Je trouve en effet rare qu'un film américain soit aussi peu manichéen. En effet, il n'existe pas de réel méchant dans Invictus, les racistes changeants vite d'opinion au cours du film. Eastwood signe donc ici son success-story, à l'opposé de la fin tragique de Million Dollar Baby. On sent le réalisateur posé et d'humeur à faire un film sur le bonheur, rien que le bonheur, chose de plus en plus rare en ce moment ...

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