critiquerestpascritiquer

Critiquer n'est pas critiquer

Mercredi 17 mars 2010 à 22:20

Sherlock Holmes **

 

Réalisateur: Guy Ritchie

Acteurs: Robert Downey Jr. - Jude Law – Mark Strong …

Genre: Policier/Humour


Résumé: Sherlock Holmes arrête le comte Blackwood, adepte de magie noire, qui est condamné à être pendu. Or, celui-ci réapparaît et continue ses méfaits, posant une énigme de taille au détective.


Guy Ritchie. Le génial réalisateur de Snatch et Arnaques, Crimes et Botanique. Aux commandes d'un film américain à grand budget. Aie. Aura-t-il vendu son âme au profit ? Oui et non …


Oui, car on se trouve bel et bien devant un blockbuster. Du côté réalisation, on assiste à une alternance entre scènes d'actions filmées de façon ultra-nerveuse (style de réalisation qui me déplaît de plus en plus), et des scènes au ralenti, à la mode depuis 300 de Zack Snyder. Le tout bourré d'explosions à tout va. De même, on est très loin des intrigues à tiroir propres aux premiers films de Ritchie, de ses multiples retournements et montages alternés. En bref, un rythme appuyé pour ne pas ennuyer le spectateur, à raison de combats et scènes spectaculaires à intervalles réguliers, propres aux films hollywoodiens actuels.


Oui et non ai-je dis ? Voici le non! On retrouve en effet la gouaille propre à Guy Ritchie à travers de nombreux dialogues cyniques, que porte à mon avis sur ses épaules Robert Downey Jr à lui seul. Je crois donc que c'est ici le seul intérêt à voir ce film, l'humour. Ces dialogues assez intenses, ces piques lancés entre les deux personnages séparent le film des autres blockbuster d'action, aux dialogues plats et insipides. Ces scènes comiques ne sont pas sans rappeler l'humour présent dans la série Dr House, sans toutefois atteindre leur puissance.


En définitive, je suis triste de voir quelle direction a pris Guy Ritchie, et doute que sa maîtrise du dialogue le sauve des griffes du cinéma formaté.

http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/images/sherlockholmes148841923015267.jpg

Mardi 9 mars 2010 à 10:06

 

Océans ****



Réalisateurs: Jacques Perrin / Jacques Cluzaud

Acteurs: Mis à part Jacques Perrin lui même, les animaux marins, bien meilleurs acteurs que pas mal de monde à mon avis...

Genre: Documentaire / Opéra marin


Je me souviendrais longtemps de la projection d'Océans. Après une nuit quasi blanche, je vais à la séance du matin au Star St-Exupéry, avec la réelle envie de me détendre suite à une nuit passée à attendre un sommeil inaccessible. Je m'attendais à un documentaire Arte d'une heure quarante (ce n'est pas une critique, j'adore ces documentaires animaliers), et je découvre quelque chose qui s'apparente plus à un gigantesque opéra marin. Défilent à nos yeux dauphins, tortues, requins et crustacés dansant littéralement sur cette gigantesque piste qu'est l'océan.


Le premier point notable est la sonorisation du film. En effet, le son a ici une importance considérable, on entend le « chant » des baleines, tout comme un crustacé entrain d'être dévoré. Cela confère au film une atmosphère beaucoup plus réaliste que s'il n'était pourvu que d'une musique. Musique qui n'en demeure pas moins présente, bien qu'un peu grandiloquente (même si ce n'est pas un point réellement négatif).

Cette idée d'atmosphère réaliste m'amène au second point marquant: la caméra elle même. Une seule question se pose tout du long du film: comment les caméramans ont-ils pu filmer ces animaux d'aussi prêt, ou au moins aussi précisément sans qu'ils ne semblent le moins perturbés ? On a ainsi l'impression de nager à leurs côtés, impression renforcée par l'incroyable mobilité de la caméra, qui suit les poissons, traverse des bancs de méduses et longe les coraux de façon très fluide.

Mais tout n'est-il que beauté et volupté? Non, comme vient le prouver une scène aux ¾ du film. Pollution, filets de pêches meurtriers, requin mutilé et balancé vivant dans l'eau une fois démembré, cet aspect de l'océan n'est pas oublié. Particulièrement choqué par ce passage (âme sensible dès qu'il s'agit de bien-être animal), je soupirais de soulagement quand j'appris à la fin du film qu'aucun animal ne fût maltraité, des animatroniques étant utilisés à leur place. Le problème de la question écologique est bien évidemment posé, question à la mode actuellement. Ma question est la suivante : est-ce bien nécessaire de dédier un quart d'heure de barbarie, au beau milieu d'un film contemplatif, alors que la quasi totalité des médias nous rebattent les oreilles d'écologie à longueur de temps ? Le spectateur ne peut-il donc pas, à la simple vue de ces magnifiques créatures, se dire qu'il faut agir ? Étant un fervent défenseur de la maïeutique (et de la fin ouverte ce qui va dans ce sens en quelque sorte), je considère que montrer du doigt, quasiment rendre responsable le spectateur de par son inaction est un peu extrême.

Ce film est donc magnifique et spectaculaire (dans le sens naturel du terme, ne vous attendez pas à du Transformers), et je ne saurais que m'opposer à la critique sur Evene, pour qui le terme d'opéra sauvage est quasiment péjoratif. Mis à part la question de la fameuse scène pro écologique agressive sponsorisée par EDF et Total, je ne trouve rien à reprocher à ce film, qui est par la même occasion un coup de force technique. Les gens le trouvent lent ? Honnêtement on sait à quoi s'attendre avant d'entrer dans la salle, ne le critiquons pas pour ça !

http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/images/oceans.jpg

Dimanche 7 mars 2010 à 18:46

Shutter Island ****



Réalisateur: Martin Scorsese

Acteurs: Leonardo Di Caprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley...

Genre: Policier/Fantastique/Thriller


Résumé: Teddy Daniels, un marshall accompagné de son coéquipier Chuck, se rend sur l'île de Shutter, hopîtal psychiatrique pour patients jugés dangereux pour enquêter sur la disparition d'une patiente. Mais est-ce bien là le seul mobile de sa présence ?


Leonardo Di Caprio semble devenir le nouvel acteur fétiche de Martin Scorsese, au même titre que Robert de Niro ou Joe Pesci. Shutter Island est donc le 4ème film issu de cette collaboration, après Gangs of New-York, Aviator et les Infiltrés. Shutter Island est un Thriller, genre qu'il n'a plus approché depuis Les Nerfs A Vifs, qui date quand même de 1991. Et il ne semble pas avoir perdu la main, tant l'atmosphère est étouffante autant dans l'exploration du pénitencier/hôpital que dans les rêves de Teddy. Car le film est doublé de scènes d'un onirisme remarquable, reflétant à merveille les angoisses du héros et les problèmes qui se posent à lui. Il est à noter que seules ces scènes bénéficient d'une photographie lumineuse et colorée, le reste du film étant plongé dans une impressionnante tempête tropicale.

 

L'histoire est très prenante et on constate vite qu'il ne s'agira pas de ce que l'on croyait au premier abord. Car le spectre des camps de Dachau et du traumatisme qu'ils ont provoqué sur Teddy remonte à la surface pour donner une toute autre tournure à l'histoire, bien plus terrifiante. Avec cette nouvelle donnée, on constate trois univers visuels reconnaissables : le présent (l'île, la tempête, les branches d'arbres qui volent à travers l'écran), le passé (avec la musique de Mahler, les camps de Dachau, la brume et la teinte grise/blanche de l'image) et enfin le rêve (couleurs chaudes, idée de nostalgie). Des trouvailles visuelles assez impressionnantes sont visibles, notamment lors des rêves (la femme de Teddy entrain de se consumer sous ses yeux.)

 

Scorsese propose à Di Caprio un rôle dans la continuité de ses précédents films, traitant notamment de la folie (Aviator), ou du jeu de rôle dangereux (Les Infiltrés). Je ne m'attarderais pas sur ce sujet mais vous renvoie à l'analyse qu'en a faite Franck Kausch dans « Positif », numéro de mars 2010. Ce qui m'amène au dernier point: la musique. J'appréciais Scorsese pour son soucis de reconstitution de l'époque de l'histoire, et ce à travers les costumes, mais surtout la musique. Or, celle de Shutter Island se veut réellement angoissante, à l'image du thème où l'on semble entendre un fond de cornes de brumes, qui dès le générique de début donne au film le ton suffocant qui le suivra jusqu'à la fin (et même plus, le film portant à réflexion).

En conclusion, je dirais que j'ai beaucoup apprécié ce film, un thriller psychologique intelligent et subtilement construit à l'époque de bulldozers tels que Saw. Il marque la poursuite de la période Di Caprio dans la cinématographie de Scorsese, et j'oserai dire rompt avec la période De Niro / Pesci (Raging Bull, Les Affranchis et l'extraordinaire Casino).


http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/images/shutterislandaffiche1.jpg

Samedi 6 mars 2010 à 13:25

Fantastic Mr Fox *****     Coup de Cœur

 


Réalisateur: Wes Anderson
Avec les voix de: Georges Clooney (Mr Fox) - Meryl Streep (Mrs Fox) - Jason Schwartzman (Ash) - Bill Murray (Badger)...
Genre : Animation / Comédie

Résumé: Mr Fox, voleur de volatiles, vit maintenant d'un travail de chroniqueur dans un journal économique. Cependant, l'instinct du renard remonte vite à la surface et il décide de repartir à l'aventure. Et l'arrivée de son neveu dans la famille n'arrange rien...


J'ai connu Wes Anderson depuis La Vie Aquatique, trouvé dans un supermarché pour quelques pièces. Quand j'ai visionné son film le soir même, j'ai découvert un univers comme je n'en avais jamais vu. Tout n'est que fantaisie à travers cette fausse biographie du commandant Cousteau, qui fait la part belle aux situations loufoques et aux dialogues hilarants, notamment grâce à Bill Murray. On trouvait déjà dans La Vie Aquatique des éléments qui reviennent dans Mr Fox, notamment des scènes filmées en profil, découpant ainsi les murs façon planche de dictionnaire, ou encore son goût pour les effets spéciaux faits de façon "artisanale".

C'est donc avec de nombreux souvenirs de ce film que je visionnais Fantastic Mr Fox. Et je peux dire que je n'ai pas été déçu. Cette impression de voir un dictionnaire (ou un livre d'enfant) animé est ici très importante, encore une fois grâce à l'utilisation presque abusive de plans de profil.  Ce style visuel très particulier, et les couleurs dans les tons rouges et oranges donnent un côté nostalgique au film, cet aspect est, je pense, expliqué par le fait que le conte original de Roald Dahl fut le premier livre lu par Wes Anderson enfant (selon lui). De nombreuses trouvailles graphiques viennent rythmer le film, comme par exemple l'excellente idée de changer les yeux des personnages pour refléter leur état actuel (très bande-dessinée), ou bien la caméra « fixée » entre les oreilles du chien enragé lors des poursuites.


Sur le plan technique, c'est de l'animation traditionnelle en stop-motion qui est ici utilisée, avec des animaux animés à la main. On ne peut que saluer cette initiative, dans une période où la mode est la surenchère de 3D et d'effets spéciaux. On peut même signaler que l'animation est un peu plus saccadée que sur les autres productions du genre (notamment Wallas et Gromit), mais à mon avis, l'effet rétro n'en est que plus présent et le charme du film subsiste.


La distribution (dans la version originale / si quelqu'un veut parler des voix de la version française que je n'ai pas vue, je me ferais un plaisir de la publier après ce paragraphe) est extrêmement bien choisie, avec notamment un Georges Clooney parfait pour ce rôle. On retrouve deux acteurs fétiches à Anderson, à savoir Murray et Wilson, respectivement dans les rôles du blaireau et de l'hermine entraineur de cricket (dont la séquence est une des plus drôle du film). J'ai par ailleurs beaucoup apprécié les dialogues du film très bien écrits, avec une mention spéciale pour le côté irrésistiblement britannique du personnage de Kristofferson (I beg your pardon ?).


Mis à part l'apparition de Bill Murray et d'Owen Wilson, on peut constater un point commun avec les autres films d'Anderson : sa thématique. La question familiale est en effet omniprésente dans son oeuvre : famille retrouvée (La Vie Aquatique), 3 frères rapprochés par la mort d'un père (The Darjeeling Unlimited)...
Anderson a ici réussi à dévier le conte original, basé sur l'histoire des trois fermiers et de leur vol, pour la recentrer sur celle de Ash, fils de Fox petit et dernier en classe de sport, qui développe une haine profonde envers Kristofferson, qui arrive dans la famille à cause des problèmes de santé de son père.


En conclusion, je dirais que ce film est un véritable coup de coeur pour moi, de par sa réalisation et l'originalité dont il fait preuve. Un véritable souffle de fraîcheur dans un univers où seul Pixar (me semble t-il) parvient à réussir à égaler sa poésie et son humour.

http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/images/thefantasticmrfox13384717355576.jpg

Samedi 6 mars 2010 à 10:35

Bienvenue à tous !

Actuellement étudiant en arts du spectacle (section cinéma), j'ai décidé de partager mon avis sur les films actuels avec
internet. Il faut donc bien garder à l'esprit que ces avis sont totalement subjectifs, je ne m'en cache pas.
Ils sont donc critiquables et n'attendent même que ça, dans le but de débattre sur les films, à polémique ou non.

Ps quant à l'adresse du blog: je connais la faute de l'adresse, mais l'apostrophe n'est pas possible dans une adresse, d'où la suppression de la négation ...

Sur ce, bonne lecture.
http://critiquerestpascritiquer.cowblog.fr/images/cinema1.jpg

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast